US Dax – Arnaud Pic
Passé par Brive, Clermont Auvergne, le Stade Montois aussi, Arnaud Pic est sous les couleurs rouge et blanc depuis trois années. En contrat jusqu’à la fin de la saison, le demi- de mélée dacquois trentenaire, est un sportif plein de maturité. C’est vrai qu’à ce poste il en faut de la maturité, à laquelle il rajoute de l’audace, du culot aussi…
Rencontre…
Auteur d’un essai contre Colomiers, Arnaud sait combien cette victoire était importante à l’instar de celle contre Béziers juste avant la trêve. “Ce n’est pas les plus beaux matchs que nous ayons réalisés mais nous avons démontré deux fois de vraies qualités de défense et de conquête. Les fondamentaux du rugby en somme mais lesquels, pour être appliqués nécessitent une bonne cohésion dans l’équipe et c’est le cas aujourd’hui après ce mois de novembre catastrophique.” Regard averti donc pour le joueur qui accepte la concurrence avec Adrien Bau et Thibault Lesparre. “Cela fait dix ans que je suis professionnel et autant d’années que je vis cette situation. Dans toutes les équipes les postes sont doublés et il faut donc mériter sa convocation à chaque fois.” Voilà c’est dit et bien dit et on dénote dans le propos cette maturité citée en introduction. Pour rappel, Arnaud avait peu joué l’an passé mais s’en était accommodé en travaillant et en restant disponible auprès de ses partenaires et de son staff.
Se maintenir au plus vite…
Mathématiquement, il y a des seuils à atteindre pour se maintenir. Statistiquement cela se joue autour des 43 points… “Oui enfin, on ne va pas se cacher derrière des comptes d’apothicaire mais plutôt nous concentrer sur tous les matchs en essayant de rester invaincus chez nous. Car on peut regretter vraiment des défaites à domicile contre Montauban ou Albi. Nous n’avons pas été à la hauteur de ces événements même si on est passé prés. On sait ce qu’il nous reste à faire.” Le 9 des rouge et blanc reconnaît donc un doute qui s’était installé en même temps que l’hivers sur le stade Maurice Boyau. Comme ses coéquipiers, il affirme aujourd’hui que la confiance est revenue et que rien ne sert de ressasser cette mauvaise époque. “Il faut savoir passer à autre chose et se libérer d’un poids en quelque sorte. C’est comme dans la vie, le passé c’est le passé. Pour nous il n’ y a que le match qui arrive sur lequel nous devons nous concentrer. Nous pourrons faire un bilan intermédiaire à la fin du mois de février. Ce serait bien de jouer au printemps sans cette épée de Damoclès sur les têtes c’est vrai.”
Une passion plus proche..
C’est un constat qu’Arnaud fait depuis qu’il a posé ses valises dans les Landes. D’abord à Mont de Marsan, aujourd’hui à Dax, le joueur reconnaît que le rugby est présent dans tous les recoins de ces deux villes comme du département… “Il y a dans les Landes un vif et constant intérêt pour le rugby. Culturellement, ce sport est parfaitement ancré dans le territoire. Je peux faire la différence avec d’autres clubs où j’ai joué, et dont la population ne se sentait pas aussi concernée par les destinées de son équipe première de rugby. C’est appréciable bien sûr. D’autant plus appréciable ici à Dax ai je envie de dire, car après être passés très prés de la correctionnelle c’est à dire la descente en Fédérale 1, j’ai l’impression que les supporters sont devenus soutiens et protecteurs en quelque sorte de leurs couleurs. Mais pour rendre son analyse tout à fait complète, Arnaud n’oubliera pas de dire aussi : certains supporters nous ont lâchés c’est certain aussi après ces périodes difficiles. C’est la loi du sport qui demande aussi des résultats probants pour installer un attachement durable entre le public et son équipe. »
Plus près de la fin de sa carrière que du début, Arnaud Pic respire encore le rugby et veut encore jouer au plus haut niveau. À la question, “Si c’était à refaire tu le referais?” le joueur répond avec sincérité… « Je ne sais pas. Non pas que je ne suis pas heureux de vivre de ma passion mais le rugby professionnel est éphémère… Je sais qu’il y a un après carrière, mais c’est toujours une source de questionnements avec des réponses pas toujours évidentes. J’ai fait des choix dans ma vie… je les assume… il fallait un peu d’audace ou de culot pour se lancer corps et âme dans une vie de rugbyman… j’assume tout, bien évidemment…”
Tiens, ne reconnaît on pas dans ces mots tout le savoir faire d’un numéro 9, condamné, d’une certaine manière à prendre des décisions, faire des choix et assumer les orientations données à ses actes?
Signé Arnaud !
Crédit photo : Sportsland/A.Monod
Journal Sportsland n°198 du 23 janv. 2017