US Dax Rugby – Boris Bethery
C’est la cinquième saison du talonneur sous les couleurs de l’US Dax. Boris Bethery compte encore un an de contrat et mène en parallèle de sa carrière sportive un projet de reconversion professionnelle. Du recul il en a donc, du discernement aussi et de l’humour ce qui ne gâche rien bien au contraire…
À la rencontre d’un gars très sympa qui ne se la joue pas mais qui entend comme depuis son premier contrat pro, faire son possible pour son équipe et sa ville…
Quand Boris rentre sur le terrain, on se dit que c’est pas pour faire dans la dentelle ! C’est sûrement le poste de talonneur qui veut ça mais c’est vrai aussi que sa détermination et son abnégation face aux adversaires sont des marques reconnaissables chez lui. Bref, on se dit qu’il vaut mieux l’avoir avec que contre !!! On se dit aussi que cette fidélité à son club ne peut être le fruit du hasard ! “Je suis bien ici. J’aime ce club et après avoir passé quelques saisons assez difficiles, j’apprécie d’évoluer dans une équipe avec un bon état d’esprit et dans un stade plus accueillant. Il y a des années où quand on rentrait sur le terrain c’est comme s’il y avait une chape de plomb sur nos épaules. Ces temps ont changé et il faut s’en féliciter. Les supporters se sont rapprochés de nous et cela fait du bien. Et cela fait du mal aussi pour eux lorsque, comme contre le RC Narbonne nous n’avons pas su scorer alors que nous faisions même plus que jeu égal parfois ! » Boris pense bien sûr à cette défaite à domicile contre les audois alors qu’une victoire aurait quasiment assuré la présence du club en PROD2 l’an prochain. « Nous devons nous en prendre d’abord à nous mêmes. Mais il y a des ressources morales dans cette équipe et nous ferons en sorte de ne pas faillir encore sur nos terres.” Là c’est le chef de pack qui parle… celui qui ne rêve que d’un chose… d’avancer bien sûr et de ne jamais reculer cela va de soi.
“Rien n’est jamais acquis…”
Voilà une expression qui revient souvent dans le verbatim du natif de Perpignan. Passé par Aix puis par Bégles Bordeaux, le numéro 2 dacquois est un boulimique du travail. Il s’explique : “je ne suis pas un grand joueur de rugby par le talent mais tout ce que j’ai pu vivre grâce au rugby je suis allé le chercher avec le travail. Rien n’est jamais acquis et entre vouloir et pouvoir il y a une marge que l’on peut souvent compenser par l’investissement personnel… le travail encore et toujours.” Voilà ça c’est dit et bien dit et entre les lignes un peu de rire comme pour rendre les choses plus sympas… « C’est vrai non? Tout se mérite !!”
Bon ok Boris, bien sûr que tu as raison. Sauf qu’en exprimant les choses ainsi, le trajectoire de sa reconversion professionnelle tombe sous le sens des questions… Où en est il de son diplôme de Kinésithérapie? « Je postule pour l’école des kinés de Dax. Il faut monter un dossier assez costaud et satisfaire à des oraux. L’an passé, je n’ai pas été pris après cette épreuve orale justement. Mais je me représente cette année.” Même quand les chocs peuvent faire mal, on l’a compris, Boris a cela dans la peau… pas question de capituler, il faut y retourner jusqu’à ce que cela avance comme il le veut ! “J’ai fait des stages d’observations dans différents lieux de soins de kinésithérapie, je peaufine mon expérience et mes connaissances pour ce rendez-vous important pour moi.”
En attendant d’enfiler peut-être un jour la blouse du Kiné, Boris sait qu’il devra revêtir le maillot rouge et blanc pour des rendez-vous de tout autre nature mais tout aussi essentiels pour l’avenir. “Je n’ai pas peur de ces matchs décisifs de fin de saison, et même si je sais que rien n’est jamais acquis (éclat de rire !) je sais qu’on travaille bien avec l’équipe et le staff et qu’on a les ressources et la force pour réussir cette fin de championnat PROD2.”
Crédit photo : DR / Antony Monod
Journal Sportsland Landes n°200 du 20 fév. 2017