Slacklane, une question d’équilibre
Vous les avez sans doute déjà croisés, sur les espaces verts de l’université de Pau ou au pied des arbres du Parc Beaumont. Une sangle solidement attachée entre deux arbres, une bande de copains qui rivalisent d’adresse et d’équilibre pour se déplacer sur cette ligne qui ploie harmonieusement sous chacun de leur pas assuré. Les Skywalkers pratiquent une spécialité née en Californie dans les années 80 et qui a connu ses premiers adeptes en France quelques années plus tard, la Slack Line, traduisez ligne détendue. Car contrairement au funambulisme qui se pratique sur un câble en acier tendu pour être le plus rigide possible, cette discipline utilise une sangle plutôt souple. « Chaque mouvement, chaque hésitation, fait se distendre la sangle. Elle répercute ce que fait notre corps, ce que pense notre esprit. Le pratiquant et sa slack lane sont en osmose permanente » explique Jérémy Etienne, le Président de cette association qui compte aujourd’hui une trentaine d’adhérents, dans l’agglomération paloise en France et jusqu’à l’île de la Réunion. « A la création de l’association en 2011, nous étions la deuxième du pays » se souvient Jérémy. » Cette autre association n’existe plus aujourd’hui, ce qui fait de nous le plus ancien club de slake lane dans un pays qui compte aujourd’hui environ 80 associations qui proposent cette discipline. »
On distingue 3 variantes : la slack lane, la plus courante, qui se pratique au ras du sol, entre deux arbres, et qui permet une première approche en toute sécurité de la discipline, la sangle se trouvant à moins d’un mètre du plancher des vaches. Dès l’âge de 5 ans, on peut se lancer sans craintes, les jeunes enfants, beaucoup moins craintifs que les adultes, montrant d’ailleurs de belles capacités et une facilité évidente à évoluer sur l’engin. La water line, comme son nom l’indique, est tendue au-dessus de l’eau, généralement une piscine ou une rivière. Là encore, la chute, si elle se produit, n’a d’autre effet que de vous transformer en éponge vivante et vous vivifier un peu si la température du liquide est inférieure à 20°C. La high line enfin, discipline reine qui amène les pratiquants à des hauteurs pour le moins vertigineuses, à la recherche d’émotions et de montées d’adrénaline qui ne manquent pas de débarquer dès qu’on s’avance au-dessus du vide.
C’est cette dernière, de loin la plus spectaculaire, qui, grâce à une médiatisation sans cesse grandissante ces dernières années, a véritablement fait connaître la slack lane au grand public. Cette pratique répond à des règles de sécurité extrêmement stricte et fait l’objet d’un encadrement et d’une préparation qui ne laisse rien au hasard : « On commence par mettre le pratiquant en condition, au sol. On le fait évoluer sur une slack lane, mais avec l’équipement nécessaire à la high lane, notamment un baudrier de sécurité, histoire de s’imaginer déjà un peu en altitude » explique Jérémy. « Puis vient le moment de grimper là-haut. La plupart du temps, le simple fait d’approcher du vide incite à faire demi-tour la première fois. Et puis, on se lance, en se rendant compte que les sensations sont bien différentes que celles que l’on a connu au sol. Le vide autour et au-dessous de vous, le vent qui vous fait vous balancer, le soleil, les nuages, les falaises, les oiseaux, tout prend une dimension extraordinaire, et il n’y a pas vraiment de mot pour exprimer ce que l’on ressent quand la sangle se détend sous le poids de chacun de vos pas et qu’on finit par se retrouver au milieu de rien.«
Ces sensations, Jérémy et ses potes l’ont déjà ressentie des dizaines de fois, avec en particulier un souvenir intense : un passage à 720 m d’altitude, ce qui constitue encore aujourd’hui leur record, à proximité d’un château Cathare à l’occasion du Téléthon (avec un passage en direct sur France Télévision) et des rafales de vent qui flirtaient avec les 180 km/h. Mais les Skywalkers ne comptent pas s’arrêter là. Si tout va bien, ils seront en Norvège au mois d’octobre pour franchir une crevasse qui surplombe un fjord à 1000 mètres d’altitude! Autre projet, aller traverser les fameuses chutes d’eau Salto del Angel au Venezuela.
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