Stade Montois Rugby – Clément Otazo
Demi-d’ouverture, Clément Otazo est un épicurien de la vie, de la nature aussi dans laquelle il se sent bien entre pêche au Pays Basque, chasse à la palombe ou à la bécasse dans les Landes… Des intérêts certains donc pour ces bonnes choses de l’existence, entre quiétude et recherche, pression parfois et exécution du bon coup… Le Montois qui aime prendre le jeu à son compte dans son équipe, a aussi besoin de ces temps hors rugby pour être au top de son efficacité lorsqu’il est sur le pré…
Il aura fallu attendre la saison 2016-2017 pour que le numéro 10 des jaune et noir écope de ses premiers cartons de sa jeune carrière. Une biscotte rouge (contestable) qui lui valut trois semaines de suspension, et une autre jaune le match de sa rentrée! « Toujours est-il que ce sont les deux seuls avertissements de ma carrière et j’aurais préféré m’en dispenser. Les semaines passées à m’entraîner avec le groupe en sachant que je ne pouvais pas être sur la feuille de match ont été un vrai purgatoire…. » Il ne parlera pas d’enfer donc le jeune joueur car il sait que tout peut toujours arriver et relativiser ce qui doit l’être permet de franchir les obstacles avec plus de sérénité et d’envie de retrouver les siens.
« J’aime le jeu »
« Même si nous n’avons pas encore réalisé le match référence à l’extérieur qui nous ferait du bien pour compenser la défaite à domicile contre Agen, nous avons quand même ramené des bonus défensifs loin de nos bases. C’est un signe encourageant qui traduit un niveau de jeu en même temps qu’un état d’esprit dans le groupe. Nous ne lâchons rien », explique le joueur dont le retour avait participé à un bon rééquilibrage des forces et des stratégies. À ce titre, celui qui a déjà évolué en TOP 14 à 19ans seulement, apprécie la latitude d’actions et d’initiatives que lui laissent les coaches en même temps que les directives de jeu lui sont confiées. « J’aime le jeu. Je voulais trouver un club dans lequel justement le numéro 10 n’est pas seulement un joueur au pied qui se met derrière la mêlée et qui tape et déplace le jeu plus qu’il ne le distribue. Ici c’est le cas et je m’en satisfais pleinement. » Quand on lui parle de palombes, Clément sourit et redoute le moment où on pourrait chercher des parallèles avec le rugby… Pourtant ne dit on pas que « quand le coup est parti, c’est trop tard ? » Ah si peut-être rétorque t-il avec un sens de la dérision et de l’humour évident.
« Le rugby évolue dans le bon sens »
La Ligue Nationale de Rugby qui a reconduit récemment Paul Goze à sa présidence souhaite que les phases de jeu, les intentions et l’arbitrage favorisent un sport spectacle. L’expression n’est donc plus tabou et peut ravir dans les vestiaires et les foyers montois. « On aime le jeu ici c’est vrai et si les règles favorisent l’équipe qui attaque, qui fait circuler le ballon, on ne s’en plaindra pas en effet. » Clément en profite aussi pour rappeler qu’il fut séduit par le projet de jeu montois avant de poser ses crampons à la Préfecture landaise après avoir essuyer la pelouse de l’Aviron Bayonnais….
Sur les Basques accédés en Top 14 la saison dernière et qui éprouvent pas mal de difficultés à trouver la place dans l’élite, le Montois ne paraît pas plus surpris que cela. « Le second qui monte connaît souvent de gros problèmes d’adaptation au plus haut niveau. Seules les équipes qui avaient inscrit l’accession dans leur projet depuis longtemps s’en sortent finalement. Il y a eu la SECTION et le LOU dernièrement qui confirment mon propos… » Alors on ne résiste pas à lui poser la question par rapport aux ambitions du Stade Montois cette saison : « Jouer les phases finales est devenu une bonne habitude à laquelle on tient. Quant à mieux… on prendra ce qui se présent… »
Et pour finir quand on rappelle à Clément la citation de Joachim Duflot que tout le monde connaît (auteur dramatique) « Qui va à la chasse perd sa place… » le joueur éclate de rire et rappelle qu’il entend bien démontrer le contraire au sein du rugby montois.
Sympa !
Crédit Photo : Sportsland / B.Hennequin